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l'immigration, une fausse bonne chance économique pour la France ? par Michel, étudiant à l'ISSEP

L’immigration, une fausse chance économique pour la France ?

L’immigration, une fausse chance économique pour la France ?

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L’immigration, une fausse chance économique pour la France ? Publié dans L'INCORRECT - N°19 Avril 2019

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L« L’immigration ? Une chance pour la France… ». Ce mantra répété depuis trente ans semble avoir la peau dure, comme le montre la signature du pacte de Marrakech en pleine crise des gilets jaunes. Pourtant, des sondages indiquent que la majorité de nos concitoyens considère depuis longtemps qu’il y a trop d’immigrés dans leur pays¹. Si ses effets négatifs en termes de coût social et d’insécurité commencent à être admis, perdure encore l’idée que l’immigration resterait un élément positif pour l’économie. Or, si l’importation d’une main-d’œuvre qualifiée peut être bénéfique pour un pays marqué par un retard de développement, dans tous les autres cas l’immigration a un impact économique négatif.

L’impact positif des migrations de main-d’œuvre qualifiée

Lorsqu’elle concerne une main-d’œuvre qualifiée, l’immigration peut procurer un avantage pour un pays marqué par la nécessité de rattraper un important retard de développement économique. Ainsi, l’émigration d’une partie de l’élite française calviniste vers la Prusse lors de la révocation de l’Édit de Nantes a contribué à l’essor de ce territoire. De même, les phénomènes de colonisation comportent une composante migratoire qui peut contribuer au développement économique du pays colonisé, comme l’a démontré l’économiste Jacques Marseille en étudiant le cas des colonies françaises. Cette idée d’un aspect positif de la colonisation a un temps été intégrée dans les programmes scolaires du secondaire, au début de la présidence Sarkozy, avant que ce dernier ne soit obligé de reculer devant le politiquement correct. Toutefois, la France n’a, dans son histoire, jamais été marquée par un retard de développement significatif. Le potentiel créatif du peuple français se fonde sur un socle anthropologique dont l’enracinement est caractérisé, plus de 40000 ans avant Jésus-Christ, par les premières traces au monde d’expression artistique, autour du phénomène massif de l’art pariétal. Cette capacité créative est une constante de notre histoire qui n’a jamais été démentie, même avant la civilisation romaine puisque les sociétés celtes que César désignera sous le terme de Gaulois possédaient alors une avance technologique significative, qu’elles conserveront, dans la plupart des domaines de l’industrie artisanale.

Immigration et difficultés économiques sont liées

Le recours à une main d’œuvre peu qualifiée d’origine immigrée, tel qu’il est pratiqué en France depuis plus de trente ans, a toujours entraîné la paupérisation des populations, la stagnation du développement technologique et, finalement, le décrochage économique. Lors de la globalisation économique de la fin de l’empire romain, la mise en concurrence, sur le marché de l’emploi, des agriculteurs libres avec les esclaves des villa romaines pousse ainsi les premiers à la révolte et provoque les bagaudes² . La globalisation du XVIIIème siècle, première « mondialisation », conduit aussi au recours à l’esclavage, alimenté par le commerce triangulaire. La phase de déglobalisation qui a suivi, au début du XIXème siècle, est marquée par le début de la colonisation et le retour à un commerce protectionniste qui accompagnent l’éradication de l’esclavage, avec le développement de zones d’exclusivité entre les puissances occidentales et leurs colonies. La guerre de sécession, aux États-Unis, oppose plus tard des États confédérés, économiquement tournés vers la doctrine du libre-échange et pratiquant l’esclavage, à des États fédérés favorables à une économie protectionniste. Ces derniers ne pouvant peser à la baisse sur les salaires, puisqu’ils s’interdisent l’emploi d’esclaves, accomplissent d’importants progrès techniques et développent une industrie performante, qui leur permet de creuser l’écart avec les États sudistes. Le recours à une main d’œuvre immigrée peu qualifiée correspond au même processus économique que le recours à l’esclavage.

Mondialisation et paupérisation vont de pair

Sans surprise, le lancement du cycle de mondialisation libre-échangiste, dans les années 80, a produit des effets de paupérisation dans les classes moyennes des pays de l’OCDE : en 2013, des experts proches du mouvement ouvrier américain estimaient que la concurrence d’une main d’œuvre étrangère à bas coût avait réduit de 180 millions de dollars les salaires de 100 millions d’ouvriers américains non qualifiés³. Cet impact à la baisse sur les salaires est corroboré par un rapport de la Banque d’Angleterre (BoE) de 2015 : dans les secteurs ayant eu recours à une immigration peu qualifiée, celle-ci avait poussé l’ensemble des salaires à la baisse. Une analyse prospective amenait du coup la BoE à estimer qu’une augmentation de 10% de l’immigration dans le secteur des services provoquerait une baisse de 2% des salaires. Dans le cas de la France, où la rigidité du marché du travail est plus importante que dans les pays anglo-saxons, l’impact se traduit moins par une baisse des salaires que par leur stagnation et par la substitution du travail des natifs par celui de la main-d’œuvre immigrée. Ainsi, une étude du Centre d’études prospectives et d’informations internationales (CEPII) indiquait en septembre 2014 qu’une « hausse de 10% de la part des immigrés dans une classe de compétence dégrade d’environ 3% le taux d’emploi des natifs ayant des caractéristiques individuelles similaires ». Ceci explique notamment, dans les années 80, le décrochage de l’industrie automobile française, qui a eu fortement recours à l’immigration, par rapport à celle de l’Allemagne qui préférait investir dans la recherche et le développement (R&D) pour améliorer la performance des machines-outils, limiter le volume de la main-d’œuvre tout en privilégiant sa qualification.

Un impact économique positif du refus de l’immigration de masse ?

Dans le cas français, non seulement le recours à l’immigration a empêché l’amélioration de la compétitivité, mais les marges tirées de cette tentative de limitation du coût du travail ont été peu significatives compte tenu de l’augmentation du chômage ainsi générée et de son impact sur les salaires superbrut4. A contrario, le refus récent du recours à une main-d’œuvre immigrée par des pays comme la Pologne et la Hongrie, et l’impact du Brexit en Grande-Bretagne où le chômage, descendu à 4%, a atteint ses plus bas niveaux depuis 1975, nous montrent que le resserrement de l’offre sur le marché du travail se traduit systématiquement par une augmentation des salaires favorable à la croissance. L’impact économique du refus de l’immigration est donc toujours bon pour un pays développé : outre l’augmentation de la demande, il entraîne un processus schumpétérien de destruction-créatrice bénéfique, puisque les tensions sur le marché de l’emploi profitent aux entreprises les plus performantes, ayant investi dans la R&D, ce qui améliore la compétitivité de la production, diminue son élasticité-prix et favorise ainsi les exportations.

Une chance pour la France ?

Alors que tout indique que l’immigration est néfaste pour un pays développé comme la France, on se demande donc comment le leitmotiv « une chance pour la France » perdure. Pourquoi des membres de Think Tank s’affichant comme libéraux continuent-ils à affirmer que le recours à l’immigration ne pèse pas à la baisse sur les salaires, à l’instar de Laurent Pahpy, analyste à l’Institut de recherche économique et fiscale (IREF), ou que l’immigration serait globalement favorable à la croissance et l’emploi comme l’affirme l’essayiste Nicolas Bouzou ? La réponse se trouve sans doute dans l’espoir des ultra-riches des pays de l’OCDE de voir, comme aux Etats-Unis où entre 1977 et 2014 la part du revenu national captée par les 1% les plus riches a augmenté de 88%, leurs marges continuer à progresser au détriment du reste de la population.  
[1] L’enquête Ipsos « France 2013 : les nouvelles fractures » publiée le 24 janvier 2013 révèle que 70% des Français considère « qu’il y a trop d’immigrés en France ».
[2] Bagaudes : de la racine celte baga (combattre), révoltes qui mettent jusqu’aux trois quarts du territoire gaulois en situation d’insurrection face à l’administration romaine, à la fin de l’Empire.
[3] Données reprises par Adam Tooze, dans Crashed – Comment une décennie de crise financière a changé le monde.
[4] Les salaires superbrut, qui comprennent les cotisations patronales et salariales, représentent aujourd’hui en France le double des salaires net.
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Michel LOUSSOUARN, étudiant de l’ISSEP

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