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Critique littéraire : Comment résister au féminisme ?

Critique littéraire : Comment résister au féminisme ?

Bérénice Levet Libérons-nous du féminisme, l’Observatoire, 2018, 225 pages, 18€  

Après l’affaire Weinstein et la multiplication des témoignages de femmes accablant les hommes sur twitter, Bérénice Levet, essayiste et philosophe, publie cet essai remettant en cause un féminisme français qui, sous couvert de défense des femmes, voudrait détruire notre modèle de civilisation. Son dernier ouvrage, Libérons-nous du féminisme, s’inscrit dans la continuité des deux précédents, La Théorie du Genre ou le Monde rêvé des anges et Le crépuscule des idoles progressistes. Elle qualifie ce nouveau féminisme d’identitaire et revient sur les thèmes de la dualité des sexes et de la théorie du genre pour mettre en lumière le puritanisme féministe, un puritanisme qui lui semble être la marque d’une hantise de l’attirance des deux sexes et du désir hétérosexuel. Bérénice Levet dénonce aussi la criminalisation et la pénalisation du désir et de la sexualité des hommes, la victimisation des femmes et décrit les contradictions de ce néo-féminisme, notamment à propos de l’islam radical. En effet, sous prétexte d’antiracisme, le néo-féminisme se soumet à l’islam politique en niant la réalité des violences subies par les femmes, à Cologne, et en France, dans des quartiers de la banlieue parisienne amplement islamisés. Les femmes seraient uniquement victimes de la domination de l’homme blanc occidental hétérosexuel. De son point de vue, les repères de la masculinité ont été détruits par la rupture de la transmission de l’héritage et par une féminisation des garçons dès l’enfance. Les féministes ont construit une réalité imaginaire qu’elles veulent imposer et qui correspond à la logique américaine de séparation des communautés, à partir de l’idée de domination masculine. Leur novlangue et leur volonté de censure, notamment en matière d’art, empêchant toute nuance. Écrit par une femme, cet essai montre que toutes les femmes ne se reconnaissent pas dans l’éphémère mouvement MeToo, finalement mis en scène par une frange économiquement très intégrée de la population. Loin de banaliser les agressions ou les violences sexuelles dont il existe de vraies victimes, l’auteur souligne au travers de son livre combien le monde médiatique a tendance à monter en épingle ses propres préoccupations, au détriment de la vie réelle et dégradée des gens ordinaires. Plus généralement, il tend en fait à vouloir nous imposer toutes les revendications des minorités justifiées par une quelconque inégalité supposée. Les femmes, c’est dans la France appauvrie qu’elles souffrent, qu’elles se battent pour être elles-mêmes et surtout, y parviennent, comme les hommes au fond. Finalement, c’est dans cette France-là que se trouvent les véritables féministes.

Louise R, étudiante de l’ISSEP