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Esquisses autour du crépuscule sociétique : critique littéraire de Michel, étudiant à l'ISSEP

Critique littéraire : Esquisses autour du crépuscule soviétique

Critique littéraire : Esquisses autour du crépuscule soviétique

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Vladimir Maramzine Un tramway long comme la vie, Noir sur Blanc, 2019, 160 pages, 18€

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Arrêté en URSS en 1974, résidant depuis à Paris, Vladimir Maramzine s’est imposé comme un auteur prolifique en langue russe. Un tramway long comme la vie n’est pourtant que sa seconde publication traduite en français, après Moi, avec une gifle dans la main. Dans une succession de douze récits dont le dernier donne son titre à ce nouvel ouvrage, l’auteur esquisse, à travers une série de personnages, un aperçu de la société russe au crépuscule du soviétisme. Cette juxtaposition de portraits et de situations va de l’initiation vigoureuse d’un jeune enfant au parcours d’une vie d’usager du tramway, en passant par les observations d’un « frotteur de parquet » ou les déboires d’un écrivain face à l’arbitraire policier. La fresque qui se dessine apparaît comme celle d’une société abasourdie par de puissants bouleversements. Dans ce contexte, la survie s’organise autour de rares repères aux effets contrastés, mais qu’on devine comme autant d’héritages lointains ayant survécus à la rupture, voulue par l’idéologie dominante, de la chaîne de transmission entre générations : survivance de codes sociaux qui contrarient une idylle naissante ou autorité morale exercée par un auteur réputé sur un tchékiste sans scrupule. En songeant aux crises, dites populistes, que traverse l’Europe occidentale, le lecteur trouvera ici motif à comprendre l’inquiétude, manifestée par le milliardaire George Soros, de voir l’Union européenne s’effondrer dans les mêmes conditions que l’URSS. Certaines situations décrites lui paraîtront en effet familières, comme ce « code de la route qu’un pouvoir sans pitié rendait de plus en plus sévère au lieu d’investir dans le réseau routier et de l’entretenir », ou ces gestes de contestation vainement criminalisés par un régime aux abois : « l’intellectuel marchait dans la rue en faisant la figue dans sa poche et, quand l’État mit l’interdit sur ce geste, il réussit à faire la figue avec ses doigts de pied et à la maintenir constamment dans sa chaussure ».

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Michel Loussouarn, étudiant de l’ISSEP PRÉSENT

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