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Nos petites patries. Critique littéraire d'Olympe de Ségur, étudiante à l'ISSEP

Critique littéraire : Nos petites patries

Critique littéraire : Nos petites patries

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Olivier Grenouilleau Nos petites patries. Identités régionales et Etat central, en France, des origines à nos jours, Gallimard, 2019, 282 pages, 15,99€

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La décentralisation n’a pas attendu la Révolution française pour poser question. En effet, la tension entre Etat central et identités régionales puise ses origines bien avant l’acte de naissance de nos départements en 1790.

L’historien Olivier Grenouilleau s’est d’abord fait connaître par ses études sur l’esclavage. Son essai Les traites négrières. Essai d’histoire globale ayant été une véritable « bombe » médiatique en 2004, l’universitaire refusant le terme de « génocide » pour décrire la traite. Dans son histoire des « Petites patries », il remonte aux racines du chauvinisme à la française ; il pose la question de l’identité régionale, du « régionalisme culturel », et de son lien avec le « millefeuille territorial » des administrations.

« Identité, le mot est lâché. Il est aujourd’hui tellement connoté que l’on a de la peine à croire qu’il puisse être employé sans a priori ni passion, sans jugement de valeur si engagement partisan. C’est oublier que les identités existent, que l’on le veuille ou non ».

Savons-nous encore ce que signifiait le mot « patrie » avant la naissance du patriotisme ? Il est grand temps de dépasser le débat classique entre Jacobins et Girondins, pour nous plonger dans l’histoire de la province. La provincia romana, autrefois apanage (Xe siècle), aujourd’hui région, est le fruit d’une longue construction territoriale et institutionnelle, d’une « lente appropriation monarchique » puis des rapports de force entre l’Etat et les Grands, entre l’Etat et les institutions provinciales. Les lois françaises depuis 1982 n’ont cessé de remettre au goût du jour le sujet de la décentralisation. Les Jacobins percevaient « l’esprit de province » dépassé et dangereux pour l’unité nationale, les Girondins au contraire voyaient dans la province une « image idéalisée » d’un ordre légitime et traditionnel. Le génie de la IIIème République fut de permettre l’éclosion d’une « recombinaison patriotique et identitaire » qui considère que l’amour de sa « petite patrie » ne peut que nourrir celui de la « Grande Nation ». La Vème République hélas a choisi de passer « de la libre décentralisation à la servitude administrative ». Ne soyons pas dupes ! Elle applique le dicton : « Diviser pour mieux régner ».[/vc_column_text][vc_separator color="custom" border_width="2" el_width="20" accent_color="#b89e67"][vc_column_text css=".vc_custom_1562925327091{margin-right: 20px !important;margin-left: 20px !important;}"]

Olympe de Ségur, étudiante à l'ISSEP publiée dans La Nef

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