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Articles des étudiants : où en sont nos campagnes ?, par Louise R, étudiante en Bac+4 à l'ISSEP

Article des étudiants : où en sont nos campagnes ?

Article des étudiants : où en sont nos campagnes ?

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Où en sont nos campagnes ? Article des étudiants de l'ISSEP

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L’ensemble des Français s’accordent sur la vision d’une France menacée

 

Pour les ruraux comme pour les autres Français, les principaux atouts de la France restent « le patrimoine, l’Histoire et la culture » (76% des citations grand public et 74% des ruraux) ainsi que « son modèle social et ses services publics ». Les Français considèrent que les freins que notre pays rencontre sont « l’immigration massive », que contrairement aux « élites » ils subissent au quotidien, « le chômage très élevé » et « l’affaiblissement de l’école ». Trois aspects intimement liés. La hiérarchie des préoccupations principales des Français est claire : l’importance de l’identité de la France qu’ils redoutent de perdre à cause d’une immigration massive majoritairement africaine et musulmane, le besoin d’une instruction exigeante normalement assurée par l’école, la garantie d’une assimilation et d’une intégration des étrangers arrivant sur le sol français ainsi que le pouvoir d’achat. Au fond, outre le ras-le-bol devant l’immigration massive dont il est souvent dit qu’elle n’aurait pas lieu, que montre une telle enquête et qui est soigneusement masqué par le politiquement correct dominant ?

L’abandon des campagnes par les pouvoirs publics alimente le pessimisme des ruraux

La majorité de la population française voit dans les campagnes le reflet du déclin et ils ont raison. Les difficultés socio-économiques existent bel et bien pour les ruraux : elles sont liées à la disparition des services publics qui alimente le sentiment d’abandon plus que le sentiment de déclassement social, majoritairement ressenti par le reste des Français mais pas seulement. L’ « offre d’emploi insuffisante », les communes mal desservies par les réseaux de transports, et l’absence d’outils numériques à disposition sont aussi des handicaps à l’installation d’entreprises et de nouvelles populations. Territoires « délaissés » ou « abandonnés » par les pouvoirs publics selon 67% des Français, devant la France des banlieues (39%). Pourtant, c’est cette dernière qui engloutit depuis quarante ans les milliards d’argent public que les gouvernements successifs leur allouent. On ne compte plus le nombre de plans banlieues qui se succèdent pour sortir de la misère sociale ces fameux quartiers « défavorisés » ou « sensibles ». En 2014, c’est la ministre de la Ville, Najat Vallaud-Belkacem, qui débloque 600 millions d’euros du programme d’investissement d’avenir afin de désenclaver ce qui est clairement devenus des zones de non-droit islamique ayant fait sécession avec la France. Une situation reconnue par un ancien président, François Hollande, et par un récent ministre de l’Intérieur aux compétences discutables, Gérard Collomb. L’Etat français n’est donc plus aujourd’hui qu’un gestionnaire qui distribue l’argent public en fonction de droits-créances, de revendications des minorités, et qui ne s’adresse plus qu’à des communautés séparées les unes des autres. La destruction des structures sur lesquelles reposait l’Etat (la Famille, l’Eglise, la Nation) a laissé le marché, sous sa forme incontrôlée, atomiser les Français, désormais gangrénés par l’individualisme. La nation française n’est plus qu’une somme d’individus divisée en communautés, au bord de la fameuse partition. Les ruraux sont donc victime d’un Etat transformé en une autorité limitant la concurrence sur le marché des droits toujours plus nombreux des communautés. Ils sont les vrais oubliés de notre époque, et le fait qu’ils soient européens d’origine n’y est pas forcément étranger. Certains partis politiques dénoncent l’hyperprésidentialisme du système de monarchie républicaine actuel et le manque de représentativité, mais c’est au contraire l’absence de pouvoir de notre manager en chef, Emmanuel Macron, qui est devenue criante aux yeux des Français, et des gilets jaunes en particulier. Ce n’est la suppression d’une partie des parlementaires, pour des motifs économiques, ajoutée au non-cumul des mandats qui va renforcer l’ancrage local de nos élus, dont les ruraux se sentent si éloignés. Les gilets jaunes, ceux du mouvement originel, et les ruraux se rendent compte, mais peut-être trop tard, de leur destin tragique et manifestent pour ne pas sortir de l’histoire.

La qualité de vie des campagnes attire mais ne suffit pas à dynamiser ces territoires

La campagne est souvent synonyme d’un environnement calme, tranquille et naturel pour l’ensemble des Français. C’est pour cette raison que 81 % d’entre eux plébiscitent la vie à la campagne. Elle est gage d’une meilleure qualité de vie. Ainsi, les « néo-ruraux », les « ruraux sur le retour » recomposent la ruralité et viennent s’ajouter aux « ruraux natifs ». En effet, lorsque ces « néo-ruraux » ou bobos, ne supportent plus la pollution de leurs imposantes voitures, ils viennent redécouvrir la nature et le folklore des campagnes qui leur avaient tant manqué. C’est le retour aux sources le temps d’un week-end, ou bien la prise de force de la municipalité au détriment des paysans locaux. Leur snobisme les pousse à se reconvertir à la campagne car ils ne supportent plus le rythme infernal de leur journée de travail parisienne. Ils n’avaient pas trouvé leur voie, alors ils ont tenté la grande aventure. Ces nouveaux habitants qui font monter les prix de l’immobilier sont exigeants. Ils ne s’attendaient pas à l’odeur du fumier ni à la poussière d’une moissonneuse. Les maires de communes doivent donc ménager les nouveaux venus : limitation de la chasse et nouvelles activités culturelles toujours au prix de dépenses inutiles pour les autochtones, considérés comme des étrangers à rééduquer sur leurs propres territoires, dans une sorte de retranscription de la Geste coloniale autrefois voulue par Jules Ferry. La population des villages se recompose, les petits commerces et les écoles ferment, la vie en communauté et les traditions disparaissent. L’Etat, malade de sa dette colossale, n’entretient ni ne cultive plus son patrimoine. Les bobos veulent que leur idéal devienne réalité. La France des campagnes subit cette évolution sur tout le territoire mais elle n’est pas un bloc homogène : la réalité vécue n’est pas la même dans la campagne bretonne et dans la campagne picarde. Cependant, elle représente une partie de la « France périphérique » par opposition à la « France des villes », dans la fracture décrite par le géographe Christophe Guilluy.

Une croissance démographique toujours plus forte qui provoque la bétonnisation de nos territoires

Entre 1999 et 2014, la population rurale a augmenté plus rapidement que la population urbaine (+ 19 % contre + 11 %). Ce phénomène s’observe majoritairement dans le pays, même si, dans les communes très isolées, notamment en Champagne-Ardenne, dans le Limousin et en Bourgogne, la population ne cesse de diminuer. Plus on s’éloigne des villes, plus la croissance démographique est faible. Dans les métropoles mondialisées et multiculturelles telles que Bordeaux, Toulouse ou Lyon, la population continue d’augmenter, tout comme la densité de population. Ces régions attractives et dynamiques qui concentrent les emplois et les logements attirent les populations immigrées et jeunes. Leur dynamique démographique se fonde donc sur un solde migratoire et naturel excédentaire. Dans le cas de l’Île-de-France, l’augmentation de la population couplée à l’insuffisance de logements et la demande d’emplois provoquent des mouvements des populations vers la périphérie de la ville, les « quartiers défavorisés » qui coûtent tant à la collectivité. La globalisation implique une urbanisation croissante du territoire. Plus de 75 % des Français vivent en ville alors qu’elles n’occupent que 18% du territoire. Les villes s’étendent de plus en plus. Alors que la problématique de la protection de l’environnement semble être notre seul objectif commun, la bétonnisation qui transfigure la France, qui avale des territoires entiers et menace son patrimoine paysager ne semble pas émouvoir le moins du monde toutes les bonnes âmes soucieuses du bien-être de la planète. Certains veulent sauver la France, d’autres la Terre. Bien-tôt, dans leur élan de générosité sans limite, ils iront sauver la planète Mars. En attendant, les migrants fraîchement arrivés sont installés dans les villages et les petites villes de province, et les ruraux voient les écoles se remplir de personnes dont le bobo de base ne veut pas comme voisin.

Et pourtant, la révolution écologique des métropoles mondialisées est en marche…

Ah ! Les « bourgeois bohèmes » ! Jeunes diplômés et cadres supérieurs qui ont transformé les métropoles dans lesquelles ils ont élu domicile. Finie l’activité industrielle, trop rude pour leurs mains fines et trop salissante pour leurs beaux costumes, place à la finance. Paris est devenu un musée poussiéreux pour touristes chinois. Mais, rien de grave. Anne Hidalgo veut que Paris « change d’ère » d’ici 2050. Des vélos, des transports collectifs propres, des espaces verts, une agriculture urbaine, des panneaux solaires sur les toits, des terrasses et des bâtiments végétalisés : c’est son rêve. Plus de voitures, plus de pollution, plus de beaufs. Un électorat qui fabriquerait tous les futurs présidents de la France, et peu importe le reste du pays. Ce n’est pas tout : la révolution écologique parisienne aura aussi lieu dans notre assiette car désormais, la viande ne sera bientôt plus au menu (l’association L214 et Aymeric Caron nous ont prévenu : interdiction de maltraiter ces pauvres vaches) et ce qu’on mangera sera issu de l’agriculture urbaine. Et quand on aime la planète, on ne compte pas. Les grandes métropoles mondialisées françaises et européennes se mettent au pas : Berlin, Rome ou encore Bordeaux suivent la tendance et dépensent sans compter. Le progrès est en marche et il n’a pas de prix. Le mouvement des gilets jaunes démontre que le clivage perdants/gagnants de la mondialisation n’a jamais été aussi fort. Aujourd’hui beaucoup moins nombreux, les points de rassemblement se situent géographiquement, en majorité dans la France périurbaine et dans la France des campagnes (Seine et Marne, Nord-Pas de Calais, Picardie). La campagne, c’est avant tout les agriculteurs qui cultivent et préservent les paysages. Comment préserver ce patrimoine alors que leur nombre ne cesse de diminuer et qu’il devient de plus en plus difficile pour un jeune de s’installer sur une ferme ? Les paysans, devenus prisonniers des normes et soumis à des coûts de production toujours plus élevés, exigent des prix et non des primes. C’est l’objectif poursuivi par la nouvelle loi Agriculture et alimentation promulguée le 2 octobre 2018. Mais qui peut croire que l’agriculteur sera rémunéré à un juste prix pour sa production locale et qu’en même temps, le pouvoir d’achat du consommateur sera amélioré ? Deux choix s’offrent en réalité au consommateur : payer le prix pour obtenir un produit de qualité ou ne pas payer des produits importés et donc sans traçabilité tout en détruisant des emplois. Et ce n’est pas l’agriculture biologique, devenue une niche, qui permet aux agriculteurs de survivre. A la recherche de trésorerie, ils se font exproprier leurs terres, se diversifient ou tentent de s’agrandir. Ils deviennent des industriels, ou bien se suicident. Pendant ce temps-là, les Chinois, profitant de la misère de nos paysans qui ne peuvent plus transmettre leurs fermes familiales, achètent nos terres pour leur propre production. Notre agriculture, la ruralité et ses traditions se meurent et c’est une partie de la France qui sombre avec elle.[/vc_column_text][vc_separator color="custom" border_width="2" el_width="20" accent_color="#b89e67"][vc_column_text css=".vc_custom_1563192066830{margin-right: 20px !important;margin-left: 20px !important;}"]

Louise R, étudiante à l’ISSEP

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